Les premiers tours de roues.

Il y a un moment déjà, j’apprenais à faire du vélo, les roulettes ont été retirées et je me suis mis à avancer pour tenir en équilibre. Depuis, d’une certaine manière, il ne s’agit que de cela.

Avancer pour tenir en équilibre. Un jour j’écrirai un article sur la physique des vélos : pourquoi cela tient, pourquoi on se penche dans les virages, pourquoi on a du mal à lâcher le guidon, pourquoi se mettre sur un grand plateau et une petite vitesse rend le pédalage plus difficile… Entre temps je vais vous raconter une histoire, vous parler de moi (car c’est mon blog), de mes vélos (car c’est un blog qui parle de vélos). Découvrons qui je suis, vélo après vélo.

Mon premier vélo était donc ce vélo à roulette, il était extrêmement lourd, rose délavé, comme une glace à la fraise qui ne donnerai pas envie. La selle était blanche et il était monté avec un pignon fixe. Il n’y a pas grand chose à dire ci ce n’est qu’on faisait des parcours, avec mes sœurs, dans le jardin. Elles avaient des grands vélos bien plus à même de passer des obstacles. Et moi, fatigué de m’écorcher les genoux, je demandai à mon Papa de retirer les roulettes (à cause desquelles je tombais, m’étais-je figuré).

Ensuite j’ai eu un vélo violet avec des roues jaunes de 20 pouces, il avait une roue libre et des freins. Avec celui-ci j’avais le droit d’aller chez GuiGui, qui habitait à deux rues de chez moi. C’était dans une toute petite ville, un peu le début de la liberté. Ce cadre est rapidement devenu trop petit pour moi.

J’ai alors récupéré la bicyclette rose de ma grande sœur. Elle était géniale : des roues de 24 pouces, six vitesses, un cadre en acier pile à ma taille. (un ensemble qui doit peser environ 15 kilos mais passons sur les détails). Ce vélo était certainement le meilleur que je ne possèderai jamais car il incarnait mon indépendance : j’allais au Judo, chez mes amis, faire du cross dans les bois, à toute vitesse ! C’était certainement mon premier vélo qui n’était pas « un jouet ». Bon, je me le suis fait voler. J’ai un peu pleuré mais mon oncle m’a donné mille francs (Dieu que je suis vieux !) pour que je me trouve ma nouvelle petite reine.

Celui-ci était rouge et il y avait écrit « sonic » dessus en lettre jaune. Je pense qu’il allait très vite. Ce n’était pas un très bon vélo, je l’ai cassé super vite. J’ai beaucoup appris dessus cela dit : réglage des freins, du dérailleur, changement du jeu de direction et rustinage. Je faisais réellement n’importe quoi avec ce vélo. Je me souviens bien. Il y avait un escalier qui menait à la boulangerie. Il n’était pas rare qu’au lieu de descendre par le chemin je prisse l’escalier à vélo et, quand la voie était libre, je sautais de nombreuses marches à la fois. Je me suis cassé le poignet aussi, en tombant du vélo, parce que je conduisais comme un idiot. On m’avait pourtant dit de porter un casque.

le suivant était un VTT tout suspendu acheté chez carrefour, c’était une horreur. il pesait 4 tonnes, j’ai tué les suspensions en deux trois descentes… PAS OUF.

Enfin j’ai eu un premier bon vélo, un de chez décathlon, moyen de gamme, fourche télescopique quelques vitesses indexées qui m’emportaient autant sur les routes plates et monotones que les chemins pentus, je pouvais faire quelques descentes (j’ai plié le cadre sur un saut et j’ai acheté un autre vtt vert fluo haut de gamme par la suite). Je devais avoir 16 ans quand je l’ai eu. Je me déplaçais tellement à vélo que c’est à cette époque qu’à germer l’idée que je devais voyager à vélo. Cela dit, et je vous l’écrirais plus tard, j’imaginais les voyages à vélo comme des aventures épiques et impossible pour le commun des mortels. On saura dans deux vélos et quasiment 10 ans plus tard que je me trompais.

à 18 ans, je suis venu à Paris pour faire mes études. C’était une grande ville et j’étais habitué à faire du vélo dans ma ville de campagne, sur des chemins de terre, dans la forêts, sur les verdoyantes collines où se cultivait le raisin du vin de Bourgogne. A Paris, j’ai eu peur. J’ai eu peur quand le bus m’a frôlé, j’ai eu peur quand la voiture m’a grillé la priorité, j’ai eu peur à chaque instant du trajet qui allait de chez moi au lycée. A ce moment, il y a une dizaine d’année, il n’y avait que très peu de vélo à Paris, quasiment aucune piste cyclable, et le comportement des motorisés était pire qu’aujourd’hui. Je me suis acheté mon vélo bleu et jaune (un Peugeot) de route, à 26 ans. Age à laquelle cesse la réduction Imaginaire (qui rend abordable le pass de transport à Paris). Et j’ai redécouvert le plaisir de me déplacer à vélo. Certes je continuais à pédaler dans les collines, mais le plaisir du sport n’est pas le même que la joie du déplacement. Et je découvrais le vélo de route. jusqu’à présent je n’avais eu que des VTT, c’est extrêmement lent un vélo tout terrain sur du bitume. Là, soudainement, sur des roues de 23 (super fines), gonflées à bloc, je volais. J’avais si peu de contact avec le sol. Dire que je volais n’est pas peu dire. Alors me revint l’idée de voyager à vélo.

C’est là que j’ai eu mon cadeau de thèse. Mes parents m’ont offert, pour la conclusion de mes études un cyclocross qui m’a mené de Bourgogne en Italie où je me suis fait voler mon beau vélo dans une histoire qui méritera plusieurs billets de blog à elle seule.

Voilà, pour résumer ma vie se découpe facilement de vélo en vélo : un rose, un bleu, un rose, un rouge, un VTT suspendu cassé, un VTT decath plié, un VTT vert fluo pour les collines, un velo de route pour faire du vélotaff et voler, un cyclocross pour voyager. Parce qu’on aime nos machines bien au delà de leurs qualités, pour les souvenirs qu’elles nous laissent et les aventures qu’elles nous permettent de vivre. On les uses, on les casse, on se le fait voler, on les répare, on les retrouve et on sculpte en caressant avec la gomme toutes les routes et les chemins du mondes.

Et vous, qu’elles ont été vos vélos ?

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